Le Roi rassemble ses troupes en secret

par Ildonio Mer 27 Fév 2008 - 13:32

[Contexte = Le personnage se rend a un tournoi de tir a l'arc ]

Gibalde n'avait pas réussie à trouver sommeil à l'auberge. Elle n'était pas anxieuse à cause de la compétition mais parce que les siens étaient peut-être en train de se faire décapiter alors que elle se trouvait à des centaines de lieues d'Amon Algo. Elle était restée étendue dans son lit en essayant de faire le vide dans son esprit. La discussion qu'elle avait eue avec son père lui revenait en tête.

...tu sais ma petite fille, ce que les gens diront n'est pas importants. Tu n'a absolument rien à prouver à quiconque. Tu peux laissé la vielle raconter ces ragots... Tu feras une fière représentante pour Amon Algo...

Tu parles, il y aura peut-être une attaque contre notre village et moi je serai à l'abri de la guerre, loin en Rohan. tu parles d'une fière représentante...

Gigi, pour rien au monde je ne voudrais que restes ici. Si ce n'était de ce tournoi je t'enverrais à l'extérieur de toute manière. De plus je dois rester ici pour diriger nos hommes. Nous devons protéger l'honneur de Mesyanos et d'Amon Algo.

Un peu avant l'heure de la compétition de Tir à l'arc, elle avait suivit Hajubalde qui devait se rendre à la guérite d'accueil pour annoncer qu'ils étaient arrivés et pour payer le prix d'entrée de la compétition. Elle, était dans un état second. Comme si elle du faire le deuil de son père avant même qu'il ne soit décédé. Ils s'étaient approcher d'une petite bâtisse surmontée d'un panneau annonçant "Inscriptions". Gibalde avait parlé à l'homme de la guérite pour décliner leurs identités. L'homme lui avait répondu quelque chose, qu'elle n'avait d'ailleurs pas compris, puis avait ajouté, "Ça vous fera soixante-quinze petites pièces d'or pour trois inscriptions... Merci bien sieur et bonnes chance à vous!" Une petite brise s'était levée mais la journée n'en restait pas moins radieuse.

Ils étaient ensuite repartit en direction du stade. Celui-ci dominait largement le panorama et Hajubalde pensa que ce peuple était vraiment formidable d'avoir prit en charge toute cette logistique. Mais il ne fit part de ses réflexions à Gibalde. Elle même vivait des émotions intenses... probablement dues à la séparation d'avec son père... Hajubalde était soldat et n'avait que peu de mots dans ce genre de situation. Il jugea préférable de ne rien dire. C'est ce que lui aurait aimé dans cette situation... Mais tous n'étaient pas faits de la même manière. Cependant il savait que cette jeune femme avait du cœur au ventre. Elle n'était que la fille du capitaine mais déjà plusieurs racontaient qu'elle était déjà à son age, plus habile que son paternel. Plusieurs soldats l'avait remarquée et aurait bien aimé partagé sa couche matrimoniale.

Mais...

Il n'y a pas de mais. Si je me bats ici aujourd'hui c'est aussi pour que tu puisses vivre sur ces terres en paix et y fonder ta propre famille. Si tu viens te battre avec nous et que tu y meurs alors mon combat ne servira de rien. Plusieurs mourront et toi tu dois vivre pour raconter notre histoire aux générations futures, pour prendre la tête des archers de ce village et défendre ceux qui survivront contre l'avarie.

Ils arrivaient juste à temps pour entendre l'annonceur, un certain "locos" inviter les participants à se présenter pour la première épreuve. Gibalde avait tournée la tête en direction de Hajubalde et lui avait fait un petit signe annonçant qu'elle allait prendre position. Il lui répondit en silence par un signe de tête à son tour. Il fit un sourire, puis sans retourner l'appareil elle avait fait volte-face et se dirigeait directement vers le pas de tir.

Papa! Je ne veux pas te laisser. Viens avec moi alors. C'est toi qui devrait représenter le village pour le tir à l'arc.

Gibalde. Ça ne sert à rien. Je ne puis déserter. Allons va préparer tes bagages. Et lorsque tu seras prête j'aurai un cadeau pour toi.

Elle était arrivée à l'aire de préparation à quelques mètres du pas de tir et avait retiré son capuchon et renvoyé celui-ci avec le pendant de sa cape par delà ses épaules libérant bien le mouvement de ses bras et ses hanches. Elle avait ensuite accroché son sac à d'eau sur la petite clôture et y avait défait la dragonne qui maintenait Mirianel accroché au sac. Le premier tir n'était qu'à vingt-cinq mètres et n'était en réalité qu'une manière de faire le ménage entre les participants sérieux et ceux qui devraient avoir quelques années de pratique en plus. Elle remporta la première manche facilement avec sept autres concurrents. Elle avait débandé son arc puis était allée se rasseoir en attendant le second tour.

La jeune femme était monté à sa chambre pour terminer ses bagages. Elle avait retenue ses larmes aussi longtemps qu'elle le pouvait et une fois rendue en haut de l'escalier qui menait aux chambres elle avait exploser en sanglot. Elle devait quitter le village pour aller à ce misérable tournoi pendant que les siens se feraient découper. Elle se sentait honteuse et soulagée à la fois. Prête, elle était redescendue les pieds lourds. Hajubalde était prêt et attendait à l'extérieur avec les deux montures à s'assurer que les sangles étaient attachées fermement sans trop comprimer la cage thoracique des destriers. Le père de Gibalde l'attendait debout au salon entre le foyer et le coffre d'arme. Elle entra dans la pièce et laissa tomber durement son sac sur le sol comme si elle eue envie de jeter tout le poids qui reposait sur ces épaules par la même occasion. Son père s'approcha d'elle puis la prit par les épaules en la regardant bien dans les yeux.

La seconde manche avait débutée et le premier archer tirait. Au son que fit la foule, Gibalde savait que celui-ci avait atteint sa cible. Mais elle ne regarderait pas. Elle ne voulait pas savoir si les autres réussirait. Cela n'aurais pu que la stresser d'une façon non constructive.

Elle empoigna son arc Mirianel puis sorti d'une petite poche à sa veste une corde et son tranche-fil. Elle saisit l'œillet de l'une des extrémités pour l'enfiler sur la poupée inférieure de l'arc, puis, s'entortilla la jambe autour de celui-ci afin de le bander. D'un mouvement apparemment bien acquis, elle mit son poids sur l'arc de manière à ne point forcer et enfila la seconde œillère à l'extrémité de l'autre branche de l'arc. Elle relâcha ensuite son poids tout en s'accroupissant et en laissant sa main glisser le long des branches de l'arc afin de bien sentir la tension exercée sur celui-ci. Le bois était souple et il n'y avait aucune entournure sur la corde ce qui garantirait que la tension serait bien répartie sur la structure. Elle se releva ensuite pour vérifier que l'allonge et le ban soit bien ajusté. Mirianel était prêt. Le second archer aussi. Elle ramassa son carquois puis alla se mettre en place dans son allée.

Ma fille... Tu es maintenant devenue une femme. Si ta mère était encore en vie elle serait tellement fière. Encore plus fière que moi, dit-il avec un sourire. J'aimerais te faire un cadeau pour te montrer à quel point tu mérite le respect à mes yeux. Il ouvrit ensuite le coffre à ses côtés et en sorti son arc Mirianel. Voilà ma fille. Je te l'offre. À partir de maintenant c'est toi qui portera la responsabilité de la chef de notre famille.

Le père de Gibalde avait trouvé Mirianel lors d'une expédition dans l'Ouest qu'il avait réalisé alors qu'il n'avait que 18 ans. Il ne s'agissait que d'un arc court tel qu'il en existe communément en Terre du Milieu. Celui-ci avait cependant la caractéristique d'être entièrement gravé de runes elfiques. C'était une chose étrange car les elfes n'utilisaient pas ces petits arcs et en avaient de bien plus long. Mirianel avait toujours été un mystère pour le père et les antiquaires qu'il avait consulté. Mais depuis qu'il eut trouvé cet arc. plus jamais il n'avait connu la défaite dans une bataille. Il avait toujours cru qu'il s'agissait d'une magie elfique. Il avait trouvé l'arc sur les restants de ce qui avait du être des elfes. Probablement que ces derniers avaient été attaqués par une horde d'Orc. Ceux-ci répugne les objets elfiques et pour cette raison l'arc avait été abandonné. Toute sa vie Gibalde s'était vu refusé le droit même de poser la main sur cet arc. En fait l'interdiction tenait pour tous à l'exception de son père... Et aujourd'hui il le lui donnait. Pour gibalde cela ne pouvait signifier qu'une chose... La mort de son père.

Elle avait déposer Mirianel et le carquois sur la rambarde séparant les allées. Elle écarta quelque peu ses jambes afin de bien centrer son centre de gravité puis se ferma les yeux pour bien sentir la brise sur son visage. Ce n'était pas plus de un à deux nœuds. Le vent opposerait une résistance minimale. Les yeux toujours fermés, elle se sentait bien. La cohue qui l'entourait s'était amenuisée lorsqu'elle avait refermée les paupières. Sa main droite parcourait les lacets de cuir fermant son bracelet protecteur pour s'assurer une dernière fois que rien ne bloquerait l'élan de la flèche une fois le coup décoché. La foule bondit de nouveau. L'archer avait probablement touché sa cible.

Comme s'il avait lu dans son esprit, son père s'était approché de sa fille avant que celle-ci n'éclate en sanglot une nouvelle fois.

Ne crains pas. Si je n'ai mon arc fétiche, cela signifie que je ne pourrai entrer dans la bataille et que donc il n'y aura pas combat, dit-il du ton le plus rassurant qu'il put. Maintenant vous devez partir avant que l'ennemi ne soit en vue du village.

Gibalde savait que son père avait raison.

C'était maintenant à son tour. Elle ramassa Mirianel puis chercha Hajubalde du regard dans la foule. Elle l'aperçu rapidement. Il lui faisait un grand sourire qui semblait lui dire amuse-toi! Le visage de Hajubalde lui toucha le cœur. Ils n'étaient pas très proches. Cependant, ici Hajubalde était toute la famille qu'elle avait et cela fut suffisant pour elle. Cette fois elle lui retourna son sourire puis prit une dernière bouffée.

Je t'aime, lui avait elle dit, puis elle s'était retourné, et avait placé l'arc en bandoulière avant de ramasser son paquet pour sortir sans se retourner. Il versait une larme en essayant d'imprimer dans son esprit l'image de sa fille qu'il ne reverrait peut-être jamais. Juste avant qu'elle ne franchisse le pas de la porte son père s'adressa de nouveau à elle.

Et surtout n'oublie pas! Amuse-toi, montre leur que nous sommes de bons vivants et que nous aimons la vie. N'entre pas dans le jeu de tous ces guerriers qui se croiront les premiers que la terre du milieu n'est portée. Reste humble ma fille. Amuse-toi... Et sois heureuse!

Et puis merde... se dit elle... Tout les participants tentaient de tirer leur flèche directement en plein centre de la cible et tous se battraient pour un dixième de millimètre. Elle n'avait pas envie de jouer ainsi. Elle entendait bien suivre le conseil de son père et s'amuser. Et pour s'amuser elle devait gagner! Mais elle ne voulait pas seulement avoir un millimètre de plus vers le centre de la cible... Elle voulait démontrer qu'elle était de loin la meilleure et que les habitants d'Amon Algo ne se laissent impressionner par personne. Elle empoigna donc son carquois et en sortit une flèche fluflu dont l'empennage était tout de rouge.

Les fluflu étaient des flèches particulièrement conçues pour des enfants. Leur empennage de taille beaucoup plus important que sur une flèche ordinaire faisait que la course de la flèche était rapidement ralentie. Les personnes de la foule assistants à ce choix devaient se dire que cet enfant était complètement perdue pour utiliser une telle flèche. Celles-ci voyageant rarement à plus d'une trentaine de mètres. C'est qu'elle n'entendait pas faire comme les autres. Plutôt que de tenter une trajectoire directe elle ferait plutôt parcourir une trajectoire en arc-en-ciel à sa flèche augmentant de beaucoup le niveau de difficulté quant à un tir en plein centre de la cible. Ou bien elle réussirait ou bien elle serait complètement à côté de la cible et serait la risée. Mais si elle réussissait... alors c'est elle qui rirait. Battre les plus grands archers de la terre du milieu avec une flèche pour enfant. La tête que ferait les autres participants valait définitivement le risque d'être la risée du concours.

Cette flèche lui avait été remise par son père qui l'avait fabriquée spécialement pour lui enseigner le tir à l'arc. Gibalde la conservait toujours dans son carquois comme porte bonheur. Mirianel, l'arc de mon père et la flèche fluflu de ma tendre enfance. Je ne peux perdre pensa-t-elle.

Elle écarta bien les jambes, puis plaça l'encoche de la flèche sur le point d'encochage de la corde et déposa la flèche dont l'enferron était d'argent sur le repose-flèche. Elle inspira une grande bouffée puis expira. Elle inspira de nouveau tout en tendant cette fois la corde. Elle visa d'abord la cible, puis ferma les yeux pour s'assurer que la brise n'ait tournée. Toujours pareille. Elle ouvrit les yeux de nouveaux puis ouvrit l'angle d'ouverture et pointa son arc vers le ciel.

ffffffffffffiiiiiisssuuuuuuuuuiiit...

La flèche était décochée et virevoltait grossièrement en s'inscrivant dans un grand arc de cercle. Allait-elle toucher la cible?

par **Jak [test]** Mer 27 Fév 2008 - 19:21

Wouaw ^^ j'ai tous lue, et ton système d'utiliser les citation comme flash back je ne connais pas mais j'avoue que ça rend la lecture beaucoup plus agréable ! Celui-ci est très très bon !

Bravo !